Bequartii ou le retour nécessaire à l’artisanat : Irène Krauze, quand la couture devient un acte de résistance culturelle
- L'ÉPOQUE PARIS
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L'ÉPOQUE - Depuis sa fondation, L’ÉPOQUE défend une certaine idée du patrimoine. Un patrimoine vivant, incarné, exigeant, fait de gestes, de savoir-faire, de transmission et de temps long. À rebours de l’accélération contemporaine, de l’uniformisation mondiale et de la dilution des identités, notre magazine s’est toujours voulu un espace où la culture, l’art et la pensée dialoguent avec l’histoire et la responsabilité collective.
La couture, dans cette perspective, n’est jamais un simple exercice esthétique. Elle est un langage. Elle est mémoire. Elle est parfois même un acte politique.
C’est dans cet esprit que, le 4 décembre dernier, L’ÉPOQUE a été invitée à une soirée de gala confidentielle au sein du showroom parisien de Bequartii, maison fondée par Irène Krauze, au cœur de la Rue Royale. Plus qu’un événement mondain, cette rencontre fut pour nous l’occasion d’une réflexion plus vaste : celle du retour nécessaire à l’artisanat, et de la place centrale que la France continue d’occuper dans la défense d’une excellence menacée.
Le geste avant le spectacle
À l’heure où la mode est devenue industrie du flux, de l’image instantanée et de la consommation compulsive, Bequartii propose autre chose. Une respiration. Un silence. Un refus.
Ici, le vêtement n’est pas pensé pour disparaître au rythme des saisons, mais pour s’inscrire dans le temps long. Chaque pièce naît d’un geste précis, d’une coupe maîtrisée, d’un dialogue entre la matière et le corps. Rien n’est décoratif. Rien n’est superflu. Tout est intention.
Cette approche rejoint une tradition profondément française : celle de l’atelier comme lieu de pensée, de rigueur et de création. Une tradition qui remonte aux grands maîtres tailleurs, aux maisons historiques, aux anonymes aussi, ceux dont le nom ne figurait pas sur les étiquettes, mais dont les mains ont façonné l’élégance d’un pays.
La couture comme patrimoine culturel
Parler de couture, aujourd’hui, n’est pas anodin. C’est affirmer que le vêtement peut encore être porteur de sens. Que l’élégance n’est pas une question de tendance, mais de civilisation.
Chez Bequartii, la semi-couture n’est pas un compromis : c’est une position. Une manière de concilier création contemporaine et respect des savoir-faire. Les matières sont choisies avec exigence, les volumes travaillés avec une précision presque architecturale, et chaque création semble porter en elle une forme de retenue, cette élégance française qui ne cherche pas à séduire, mais à durer.
Dans un monde saturé de signes, Bequartii revendique la sobriété. Et cette sobriété est, en soi, un acte de résistance.
Irène Krauze, une vision plus qu’une signature
Fondatrice de la maison, Irène Krauze ne s’inscrit pas dans une logique de personnage ou de mise en scène. Sa présence est discrète, presque effacée, laissant toute la place à l’œuvre. Et c’est peut-être là que réside la force de sa démarche.
Son regard, nourri par l’architecture, l’art et une compréhension profonde de la structure, donne naissance à des vêtements qui dialoguent avec le corps sans jamais le contraindre. Des pièces qui ne déguisent pas, mais révèlent. Qui n’imposent pas, mais accompagnent.
Cette posture rejoint une conception presque philosophique de la création : créer moins, mais mieux. Créer avec responsabilité. Créer en conscience.
Un showroom comme espace culturel
Le showroom de Bequartii, rue Royale, n’est pas un simple lieu d’exposition. Il s’apparente davantage à un espace de réflexion, presque à un salon au sens ancien du terme, un lieu où l’on échange, où l’on observe, où l’on prend le temps.
Lors de cette soirée de Noël, l’atmosphère était à l’image de la maison : feutrée, élégante, profondément humaine. Les conversations portaient autant sur les matières et les coupes que sur le monde, le temps, la transmission. Rien de spectaculaire, rien de tapageur mais une intensité rare.
Défendre l’excellence, aujourd’hui
À travers cet hommage, L’ÉPOQUE ne célèbre pas une marque. Elle célèbre une vision. Celle d’une France qui continue de croire à la valeur du travail bien fait. D’un luxe qui n’est pas accumulation, mais exigence. D’une création qui ne se soumet pas à l’urgence marchande, mais revendique la lenteur.
Dans un paysage culturel et politique où tout semble interchangeable, défendre l’artisanat, la couture et le Made in France revient à défendre une idée de la souveraineté culturelle. Une idée selon laquelle l’identité se construit dans les détails, les gestes, les traditions vivantes.
Une parole de fêtes, mais surtout d’avenir
En cette période de fin d’année, L’ÉPOQUE souhaite adresser à ses lecteurs un message qui dépasse le cadre des fêtes : celui d’un retour à l’essentiel. À la beauté du geste juste. À l’intelligence de la matière. À la nécessité de préserver ce qui fait sens. L’ÉPOQUE vous souhaite de belles fêtes, placées sous le signe de l’excellence, de l’artisanat et de la transmission avec Bequartii.
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