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Droits de l'homme et justice sociale à l'horizon du Programme ONU de 2030

L'ÉPOQUE PARIS - Rencontre avec le prince Nereides Antonio Giamundo de Bourbon, fondateur du projet NDB OPERA à l'horizon du Programme de Développement Durable des Nations Unies de 2030.


01.02.2023 © L'ÉPOQUE PARIS


Par Olivier Gaillard


S.A.R. le prince Nereides Antonio Giamundo de Bourbon - Photographie de Lello Ammirati



Aujourd'hui, on entend beaucoup parler de justice sociale. Quels progrès ont-ils été réalisés jusqu'à présent ? Quelles sont les priorités ? Quelles sont les solutions ?


«L'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948 a été un moment historique marqué par l’émanation d'un document proclamant les droits inaliénables auxquels tout être humain a droit sans distinction de race, de religion, de sexe, de langue, d'opinion politique, d'origine sociale ou autre statut.

Depuis 1948, les droits de l'homme sont certainement de plus en plus reconnus et garantis dans de nombreux États. La Déclaration universelle des droit de l'homme a servi de base au renforcement de la protection juridique des droits surtout ceux des individus les plus vulnérables tels que les personnes atteintes d’handicap, les peuples autochtones et les migrants, tant les migrants économiques que les réfugiés.

Cependant, les promesses contenues dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, c'est-à-dire la dignité et l'égalité des droits, a été remise en cause ces dernières années. Nous vivons dans un monde qui s’évolue politiquement, économiquement et culturellement à haute vitesse. Aujourd'hui, plus que jamais, le monde est confronté à des nouveaux défis globaux : pandémies, conflits, explosion des inégalités, un système financier mondial moralement en faillite, racisme et changement climatique pour n'en citer que quelques-uns.

En 2023, nous luttons toujours pour que la dignité, la liberté et la justice sociale deviennent une réalité et le renforcement de la justice sociale représente l'un des grands défis de notre époque. Elle s'exprime dans le besoin urgent d'assurer un accès gratuit à l'éducation et aux opportunités d'emploi formel dans tous les pays du monde. C'est en effet l'un des projets de l'agence UNESCO, de l'agence du HCR pour les réfugiés, et il est aussi au cœur de notre combat au sein du Nereides Club - International Cultural Diplomacy Corporation, que j'ai fondé à Paris en 2021. C'est pour cela que je collabore avec des agences des Nations Unies et que certains de leurs membres sont des conseillers actifs dans notre club diplomatique pour la promotion de l'éducation et de l'emploi. Aujourd'hui, plus de 127 millions de jeunes enfants qui vivent dans des pays touchés par la crise ne sont pas scolarisés. Cela représente près de la moitié de la population mondiale non scolarisée.

En termes de chômage, la crise du Covid a conduit à un inactif mondial dépassant les 200 millions de chômeurs en 2022. La pauvreté au travail est revenue au niveau de 2015 ; cela signifie que nous avons reculé au point de départ du lancement du programme de développement durable à l'horizon 2030. Les régions les plus durement touchées au premier semestre 2021 ont été l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Europe et l'Asie centrale, celles-ci des victimes d'une reprise inégale. Les femmes ont été disproportionnellement touchées par cette crise, connaissant une baisse de 5% de l'emploi en 2020, contre 3,9% pour les hommes.

Une plus grande proportion de femmes ont également abandonné leur travail et ne sont plus employées avec des conséquences domestiques supplémentaires résultantes des confinements qui risquent de 'retraditionnaliser' les rôles de genre. L'emploi des jeunes a également ressenti d'un ralentissement économique, reculant à 8,7 % en 2020, contre 3,7 % pour les adultes. La baisse la plus marquée a été enregistrée dans les pays à revenu intermédiaire où les conséquences de ce retard et de la perturbation due à l’accès précoce des jeunes au monde du travail pourraient durer des années.

Les perturbations liées à la pandémie ont également eu des conséquences catastrophiques pour les deux milliards d'employés du travail au gris dans le monde. Plus de 60 pour cent de la population active mondiale, soit 2 milliards de femmes, d'hommes et de jeunes, gagnent leur vie dans l'économie informelle (économie grise). La pandémie de COVID -19 a mis en lumière la vulnérabilité des employés de l'économie informelle. Les employés informels, qui ne bénéficient souvent d'aucune forme de protection sociale ou d'avantages liés à l'emploi, sont deux fois plus susceptibles de connaître la pauvreté que les employés formels. Par ailleurs, la plupart des gens ne travaillent pas dans l'économie informelle par choix mais parce qu'il n'y a pas d'opportunités dans l'économie formelle.

Par rapport à 2019, 108 millions d'employés supplémentaires dans le monde sont désormais classés comme "pauvres" ou "extrêmement pauvres", ce qui signifie qu'eux-mêmes et leurs familles vivent avec l'équivalent de moins de 3,20 dollars par personne et par jour.

Sans un effort délibéré pour accélérer la création d'emploi décents et soutenir les membres les plus vulnérables de la société et la reprise des secteurs les plus durement touchés de l'économie, les effets persistants de la pandémie pourraient se faire sentir pendant des années sous la forme de pertes potentiel de ressources humaines et économiques, augmentation de la pauvreté et des inégalités. Nous avons besoin d'une stratégie globale, coordonnée et basée sur des politiques centrées sur les personnes, soutenues par des actions et des financements concrets . Il ne peut y avoir de véritable reprise sans emplois décents.

Favoriser la transition vers l'emploi formel est une condition nécessaire pour réduire la pauvreté et les inégalités, promouvoir le travail décent, accroître la productivité et la pérennité des entreprises et élargir le champ d'action des pouvoirs publics, notamment en temps de crise. Conformément à la Recommandation de 2015 sur la transition de l'économie informelle vers l'économie formelle (n° 204), et reconnaissant que les voies de transition vers la formalité dépendent des circonstances nationales, des stratégies intégrées globales qui traitent les multiples causes de l'informalité sont les plus appropriées. Il nous faut des stratégies efficaces visant la création de nouvelles opportunités de travail décent dans l'économie formelle, l'intégration des employés de l'économie informelle et le renforcement des mesures de conversion des entreprises dans l'économie formelle. Il est crucial de trouver des solution et de supprimer les obstacles à la formalisation de l'emploi. Dans le contexte de la crise COVID -19, il s'est révélé particulièrement important de prévenir l'informalisation des emplois formels.

La formalisation de l'emploi est évidemment le résultat d'un processus complexe et graduel. Dans le cadre de ce processus, des statistiques fiables et pertinentes sont nécessaires pour mieux comprendre les causes de l'économie informelle et planifier sa formalisation. À cet effet, de nombreux pays utilisent de nouvelles technologies pour faciliter la transition de l'emploi informel vers l'emploi formel. Il s'agit notamment de systèmes de bases de données électroniques en blockchain permettant d'identifier correctement les opportunités d'emploi donnant un accès plus large aux TIC (technologies de l'information et de la communication) et au commerce électronique», a-t-il déclaré le prince Nereides Antonio Giamundo de Bourbon.


L'année dernière, vous avez lancé le projet NDB OPERA visant le renforcement de la justice sociale en passant par la création d'un nouveau standard dans le recrutement et la formation de migrants entièrement basé sur une technologie de blockchain. Quelles sont les promesses de ce projet ambitieux?


Le projet NDB OPERA est une initiative du 'Nereides Club – International Cultural Diplomacy Corporation', en collaboration avec le 'Nereides de Bourbon Group' et 'Nereides de Bourbon Foundation'. Il s'agit d'un nouveau projet très innovant visant le renforcement de la justice sociale.

NDB OPERA est une révolution mondiale à impact social pour l'éducation et le recrutement éthique international. NDB OPERA fonctionne comme une plate-forme physique et technologique pour la promotion des droits de l'homme, de l'éducation et d'un nouveau standard de recrutement qui soit éthique, équitable et légal pour tous les employés, y compris les migrants économiques. C'est un projet à soutien des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des agences de recrutement visant le renforcement des contrôles et de la conformité des procédures de recrutement aux directives internationales sur la migration transfrontalière de main-d'œuvre.

NDB OPERA favorise l'accès simplifié à la formation professionnelle et à l’emploi, contribue à l’élimination du travail forcé et à l'exploitation des employés en contournant les intermédiaires qui sont à l'origine de l'immigration illégale.

À cet effet, NDB OPERA mène des recherches régulières et développe systématiquement de nouvelles directives et méthodes visant un processus de recrutement responsable. Ce sont plusieurs les bénéficiaires du projet NDB OPERA : les migrants économiques, les employeurs, les recruteurs, les pays d'origine et les pays de destination. NDB OPERA fait référence à l'objectif 6 du 'Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière', publié par les États membres de l'ONU le 10 décembre 2018 et approuvé par l'Assemblée Générale des Nations Unies le 19 décembre 2018.

Les priorités de NDB OPERA sont : la sensibilisation et le renforcement des contrôles ; l'autonomisation des employés, tant les employés européens que les migrants économiques; la réglementation du recrutement international; la vérification et certification volontaire des agences de recrutement privées et publiques (Ambassadeurs NDB OPERA) ; les partenariats avec des acteurs du secteur public et du secteur privé.

NDB OPERA vise à produire des changements positifs dans le secteur du recrutement international et à faire appliquer l'interdiction mondiale des commissions de recrutement pour les employés.

En particulier, NDB OPERA travaille à :

CRÉER LA DEMANDE pour un recrutement responsable en appuyant sur les avantages positifs des pratiques éthiques et en soutenant les entreprises à mettre en œuvre le principe employeur-payeur ;

AUGMENTER L'OFFRE de main-d'œuvre éthique en créant un environnement favorable grâce à des partenariats stratégiques avec des agences de recrutement qui respectent le standard adopté par NDB OPERA ;

AMÉLIORER LA PROTECTION des employés, y compris celle des migrants économiques, grâce à l'adoption d'une réglementation efficace ;

DÉVELOPPER L'INTÉGRATION des migrants économiques grâce à des partenariats avec des agences gouvernementales, des organisations gouvernementales, non gouvernementales, des consortiums sociaux et des entreprises du secteur des services dans les pays de destination.

Nous travaillons pour faire du monde un endroit plus sûr où les personnes les plus vulnérables puisse jouir de l'égalité, de la liberté de mouvement et de l'affirmation de soi. Nous nous battons pour la protection des droits de l'homme, y compris le droit à l'égalité et à la protection contre les abus, la discrimination et les préjudices, le droit au travail, le droit au logement, à la sécurité sociale, à la santé et à l'éducation. Nous militons pour un traitement juste et égal des personnes qui ne peuvent pas participer pleinement à la vie sociale en raison de problèmes politiques, de guerres, de lois et de politiques injustes qui les empêchent de jouir de leurs droits humains. Notre travail est centré sur les personnes dont l'égalité, les droits et la dignité sont contestés ou niés.

Nous défendons la liberté et nous continuerons à le faire tout en promouvant la coopération et la diplomatie culturelle comme le seul moyen de réaliser la justice sociale.





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