L'ÉPOQUE - L'ÉPOQUE célèbre le talent du jeune créateur Peet Dullaert, qui a présenté sa nouvelle collection haute couture automne-hiver 2024/25 le 27 juin dernier dans les salons dorés de l'Hôtel d'Évreux, place Vendôme à Paris. Nous avons pénétré les coulisses du défilé en pleine effervescence et préparation avant l'arrivée des nombreux invités afin de capturer l'essence de cette nouvelle collection.
02.07.2024 © L'ÉPOQUE PARIS
Par Véronique Dupont
En montant le grand escalier d'honneur, nous sommes accueillis par un somptueux salon circulaire de style Napoléon III avec ses boiseries noires et ses moulures dorées, le riche brocart sur les murs et la foule de mannequins assis en cercle attendant les dernières instructions du régisseurs du défilé.
Par une haute porte, nous avons ensuite pénétré dans la salle de Billards où la lumière des grandes fenêtres inonde les lambris vert et or, créant une atmosphère surréaliste.
Au loin, nous apercevons l'artiste Peet Dullaert qui, entouré de ses petites mains, tel un chef d'orchestre, met la dernière main à ses créations en les examinant minutieusement.
À l'autre bout de la salle, par une autre porte dorée, une foule de maquilleurs en tenue de créateur donne de la couleur aux nombreux visages qui devraient bientôt animer la scène.
Une atmosphère frénétique et une tension rythmée par les flashs des nombreux photographes qui capturent chaque instant de ce défilé anticonformiste, un hymne à la beauté et à la liberté sous toutes ses formes.
Nos mains effleurent chaque vêtement suspendu aux porteurs pour en saisir la légèreté, la texture, l'âme. Chaque création de cette nouvelle collection est entièrement cousue à la main, conçue et réalisée pour une personne et une seule dans la plus pure tradition de la haute couture dont Peet Dullaert est l'un des fiers gardiens.
Nous sommes séduits par l'alchimie des couleurs et le romantisme des gestes qui transparaît dans chaque drapé. Coupes déstructurées, esprit décalé, drame et poésie caractérisent cette nouvelle collection automne-hiver.
Entre les vitres, on aperçoit la colonne Vendôme qui se dresse aujourd'hui pour célébrer la semaine de la haute couture dont Peet Dullaert est l'un de ses acteurs privilégiés.
Les invités attendent avec impatience le début du défilé, tandis que les mannequins se préparent en coulisses, sous l'œil attentif du créateur lui-même.
Les nombreux invités sont assis, la magie se répète une fois de plus. La musique commence à résonner dans les salons. Chaque silhouette qui apparaît derrière les portes dorées raconte une histoire unique, un hommage à l'authenticité et à la créativité sans limites.
La première à apparaître derrière les boiseries décorées est celle de l'immortelle Danielle Slavick, la protégée de Cristóbal Balenciaga, qui défile dans une robe noire avec de longs gants de soirée.
Après elle, des corps à la frontière de la masculinité et de la féminité défilent dans des créations enveloppantes avec fluidité, poésie et élégance.
Parce que la mode de Peet Dullaert ne connaît aucune limite à la créativité et à la liberté d'expression. La fluidité et les lignes sinueuses des corps épousent l'harmonie des drapés, des plissés, des rubans et des broderies dans des mouvements libres et naturels.
Parmi les mannequins, le danseur Marco Bozzato défile dans une robe noire plissée, flottant sur le parquet pieds nus sur des demi-pointes comme s'il volait. Le corps statutaire d'un jeune homme au teint foncé porte ainsi une robe d'allure féminine avec une totale nonchalance et un grand naturel, mais le résultat n'est pas du tout discordant.
En clôture du défilé, l'élégance et le charisme de Gia Bab, alter ego et protégée de Peet Dullaert qui, dans la dualité de sa personnalité et de sa sexualité, représente avec force la liberté artistique du créateur et en général de l'univers de la haute couture où l'esthétique est le seul code de conduite.
Dans cette collection, la beauté est explorée à travers des coupes qui épousent le corps et des surfaces uniques créées par une manipulation artisanale des tissus.
Chaque silhouette est entièrement façonnée à la main, reflétant ainsi une célébration des divers individus et de leurs formes humaines uniques. L'inspiration pour ces créations provient de la vie des personnes qui entourent l'Atelier, ainsi que des générations passées.
En mettant en avant l'importance de la couture artisanale et du travail manuel, Peet Dullaert cherche à honorer la résilience et le mouvement du corps dans un monde numérique en constante évolution. Les vêtements sont conçus pour permettre à chacun de se sentir libre et en harmonie avec son propre corps.
Cette réflexion sur la vie moderne et l'individualité se reflète dans chaque pièce unique présentée lors du défilé. En fin de compte, cette collection incarne une fusion entre tradition et innovation, offrant aux amateurs de mode une nouvelle perspective sur ce que signifie être beau dans le monde d'aujourd'hui.
Bien que son processus de création comporte de nombreux aspects de l'ancien monde, Peet Dullaert a une approche moderne et durable. La longévité étant au cœur de ses préoccupations, ses créations ne sont pas seulement adaptées aux mesures du client, mais aussi à leur mode de vie. Ses créations existent pour fonctionner dans le monde réel et pour le faire magnifiquement. De plus, il utilise de nouveaux tissus régénératifs et des techniques innovantes aux coupes uniques.
La collection automne-hiver 2024/25 signée Peet Dullaert est un mélange parfait d'audace et de romantisme, un hymne à la beauté et à la liberté sous toutes ses formes.
Le défilé terminé, nous sommes invités à nous asseoir à sa table exclusive au cœur de son atelier situé rue Marignan, pour un dîner gourmet aux chandelles en compagnie du créateur et de ses amis les plus proches pour célébrer le succès de sa nouvelle collection en dégustant un menu gastronomique cinq étoiles préparé par la maison Stanislav Lanvin dans un décor finement orchestré pour l'occasion par la Comtesse Cordelia de Castellane.
MANIFESTO :
« Qu'est-ce que la beauté ? C'est la question qui taraude l'existence de notre industrie. Je pense qu'elle ne peut être abordée uniquement par la présentation du produit final sur le podium. Des coupes qui moulent le corps, pour l'embrasser et non le revendiquer, mon inspiration avec l'Atelier est enracinée dans la célébration de nous tous.
Les créations, réalisées par une manipulation artisanale des tissus, donnent lieu à des surfaces uniques qui réinterprétant le tailleur adapté à la posture moderne grâce à une construction adaptée à la vie moderne, et le flou-tailoring. L'exploration des formes organiques et de l'anatomie humaine par le biais de dessins techno-pliés réinventés est le thème de la collection.
La myriade de silhouettes humaines. Chacune d'entre elles, entièrement façonnée et cousue à la main. "Cousu main" : une aiguille, un fil, une création sans machine. Cette création est très personnelle à la base, et inspirée par la vie des divers individus qui m'entourent, les générations qui m'inspirent et m'enseignent. Ainsi, notre inspiration à l'Atelier est enracinée dans cette célébration des personnes et de la myriade de leurs silhouettes humaines, qui a été un architecte directeur.
Réflexion sur la vie à l'ère du numérique. Des silhouettes émergeant d'une tempête, pour honorer la résilience et le mouvement du corps. Vous êtes fait pour vivre dans nos vêtements, pour être : libre », a déclaré-t-il Peet Dullaert dans ses notes de défilé.
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